
Pas de vie sans nature : 300 eurodéputés ne l’ont toujours pas compris

On est d’accord: c’est du gros chantier. Pour changer l’agriculture, il faudra souquer. Convaincre, d’abord. Avancer. Forcer l’agroalimentaire, aussi. Et surtout aider les agriculteurs à ne plus devoir encrasser les sols de pesticides et d’azote. Tout ça en leur demandant de continuer d’assurer la chaîne alimentaire, c’est-à-dire de nous nourrir. Donc pas simple. Mais tout de même…
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Question à nos amis eurodéputés: comment peut-on voter contre une loi de restauration de la nature? La semaine passée au Parlement européen, vous n’étiez “que” 336 à dire: oui, il faut restaurer 20 % des habitats naturels européens dégradés pour 2030, alors que 80 % sont dans un état déplorable (91 % en Belgique!). Et vous étiez quand même 300 à dire non. Dans ces 300 refuzniks, il y avait bien évidemment toute l’extrême droite européenne, dont les ressources naturelles en idiotie sont illimitées. Mais pas que. Tout le PPE, ou presque, a rejeté ce début de sauvetage. C’est-à-dire le centre-droit européen, genre le CD&V chez nous ou la CDU en Allemagne. Hé, les gars et les filles de la droite “responsable”, vous savez ce que vous nous dites là? Que la nature, on en fait ce qu’on en veut. Et qu’on peut continuer de brutaliser les sols aux “phytosanitaires”. De bousiller gaiement leur biodiversité. Et qu’on verra plus tard. Demain. Mais crénom d’une chtouille, des milliers de scientifiques vous le hurlent depuis des plombes: pour l’état de la nature, c’est déjà demain! Et sans la nature, pas de vie. Donc pas d’agriculture non plus. Ils vous disent que la nature régule tout très bien… si on la laisse faire. Et qu’elle est le meilleur allié de l’homme… si on la laisse vivre. Ce n’est pas un avis. C’est une réalité. Comme le changement climatique, que vous avez voulu ignorer et qui surchauffe toute la planète aujourd’hui. Alors oui, le méga-scrutin de 2024 n’est pas loin. Et on devine très bien vos manigances à courte vue: vous tentez de siphonner les votes d’une paysannerie déboussolée et de ceux (beaucoup plus nombreux) qui ne veulent surtout rien changer, quitte à laisser une nature pourrie à leur descendance. Comment qualifier ça en restant poli? On va dire que c’est irresponsable? Ou pathétique? Ou les deux?