En finir avec la pollution sonore des chauffards pétaradants

Tu bois un godet en terrasse avec Amoureuse. On papote. Il y a un peu de musique. On entend les oiseaux. On est bien. Et puis bam! La ­conversation, la musique, les oiseaux, tout s’arrête. Parce qu’un vidé du bulbe veut absolument partager les flatulences audi­tives de sa “sportive” ou de sa Polo customisée. Ou de sa Harley. Faire hurler sa caisse le rend si fier! Péter les décibels lui donne une telle puissance! Te torcher les tympans le rend tellement plus mâle! Et pétarader la nuit, c’est encore mieux: ah quel orgasme de réveiller tout un quartier en quelques furieux vrombissements! Dans le jargon des enragés du champignon, on appelle ça “vider son pot”. Qui consiste à retirer le système anti-bruit de l’échappement. Ou alors à remplacer le pot d’origine par un autre qui pétouille de dingue. Un pot “Akrapovic”, par exemple. Ça braille des décibels et c’est en vente libre. Pour le contrôle technique, no souci: il suffit de replacer le pot d’origine le temps de la visite, et voilà. Cinq fois, dix fois, cinquante fois par jour, un chauffard pétaradant veut montrer qu’il existe par le bruit (et la vitesse, ça va ensemble).

Ce qui, perso, me gave jusqu’au besoin de baffer. Comme je n’en ai pas l’autorisation, je me tourne vers la force publique: dites, la police, les bourgmestres, vous ne feriez pas un petit quelque chose? Parce que là, ces nuisances sonores virent au fléau urbain (et pas que). Je ne sais pas si vous savez, mais les normes de bruit, ça existe: 75 décibels max pour les autos et 80 décibels pour les motos. Or je ne vois pas souvent (jamais) la maréchaussée intervenir. C’est-à-dire stopper les obsédés de la pétarade. Pour vous dire comment c’est faisable, je reviens de mes congés payés dans le ­Vaucluse. Et là, rien. Pas un bruit intempestif qui dégueule d’un pot “modifié”. Parce que là, me dit-on, la police contrôle les décibels, met des amendes sévères, immobilise les véhicules bruyants jusqu’à ce qu’ils soient aux normes, retire les permis en cas de récidive. Et vous savez quoi? Vous aussi vous pouvez faire le job ici. Le code de la route et la loi vous y obligent, même. À moins bien sûr qu’en Belgique il existe une tacite tolérance pour le pot ­hurleur. Voire une sympathie binamée…