
Luis Rubiales, président et bœuf : vers un départ forcé comme le baiser
Il en est convaincu. Depuis 2018, Luis Rubiales est le tout puissant et très courtisé président de la Fédération royale espagnole de football, donc il a tous les droits. Même celui d’être obscène. En tribune d’honneur de la finale du Mondial féminin, le gars s’autorise donc à “fêter” le but victorieux de l’Espagne en agrippant son paquet génital pour le secouer frénétiquement. Geste classieux qu’il commet juste à côté de la reine d’Espagne (qui maîtrise la stoïcité). Chaud patate sur le podium, il se donne ensuite le droit d’imposer un baiser (très) appuyé à une de “ses” championnes du monde, Jenni Hermoso. Et quand la galoche forcée est dénoncée pour ce qu’elle est - une agression -, Luis le Burné s’octroie la liberté de souiller l’attaquante de la Roja. Publiquement. Ceci lors d’une effarante Assemblée générale “extraordinaire” (c’est le mot) de la RFEF, orchestrée vendredi, où le gaillard annonce qu’il refuse de démissionner pour si peu. Parce que ce baiser était “réciproque” (?) et “consenti”. Il en avait même obtenu la “permission préalable” (ah, quand, comment, où?). D’ailleurs la victime, c’est lui. Le malheureux est la proie du “faux féminisme, fléau du pays” et rien moins que la cible d’une “tentative d’assassinat social”. Et de se faire applaudir par tous les courtisans de l’assemblée (très, très masculine). Dans la foulée de ce “plébiscite”, la Fédération (donc lui-même) menaçait samedi la vilaine Hermoso de poursuites en justice pour rétablir “l’honorabilité” (!) du président.
Gros hic pour le délicat patron: les internationales espagnoles en ont vraiment, elles, et pas que sur le terrain. Les 23 joueuses ont démissionné de la sélection féminine, comme tout leur staff. Sauf un homme: le coach Jorge Vilda (placé là par Rubiales), qui plus tard (trop tard) regrettera quand-même un “comportement inapproprié” de son mentor. Autre hic: ce week-end, le foot espagnol (masculin compris) a affiché son soutien à Jennifer Hermoso. Troisième hic: pour une fois réactive, la Fifa a suspendu Rubiales. Qui commence à bien humer l’odeur d’un départ forcé (comme le baiser). À moins évidemment qu’il n’oppose un ultime argument massue: il n’a pas mis la langue. Il a le droit d’être beauf, aussi.