Rentrée politique entre "pipigate" et entartage : on vaut mieux que ça

Les élections approchent. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les débats de fond manquent cruellement.

Vincent Van Quickenborne
© BelgaImage

Une tarte au visage du président du MR. Un ministre mimant un besoin pressant. Voilà donc ce que la rentrée politique a offert de plus spectaculaire. Une interview de Bart De Wever ? Rien de neuf. Ecolo veut relancer la réforme fiscale ? Le Premier ministre a mieux à faire, paraît-il. Même le très joli succès des bons d’État n’a pas permis d’occulter des incidents comme ceux que j’évoque plus haut. Tout cela, c’est évident, ne redore pas le blason de notre monde politique. On pourrait évidemment me rétorquer que les médias ne devraient pas évoquer ce genre d’information. Je réponds, au contraire, que tout cela est nécessaire même si c’est assez désolant. L’entartage, par exemple, a été évoqué lors de dernier débat. On l’interprétera comme on veut, mais la condamnation quasi unanime de ce geste par la classe politique a aussi permis de mettre en valeur une défiance, voire une violence grandissante envers tout ce qui représente l’autorité.

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Pourquoi en arrive-t-on là ? Vincent Yzerbit, professeur de psychologie sociale l’a bien expliqué. Nos autorités manquent beaucoup trop d’une valeur essentielle aux yeux des électeurs : l’exemplarité. Il a donné des exemples. On fait mine d’uriner en rue, on réinterprète les règles en matière d’immigration, on ment, par omission ou non devant le Parlement, on balance des slogans à tout va sans vérifier la véracité des propos, on s’invective sur les réseaux sociaux… Tout cela manque de hauteur. Le citoyen belge, en majorité encore, je le crois, espère sincèrement le retour à l’avant plan de plusieurs hommes et femmes d’état. Il attend des visions à long terme qui diront clairement quelle ligne de conduite sera appliquée pour le bien de toute une société. Mais au lieu de ça, on lui expose, les rivalités, les divisions et les désaccords d’une majorité qui a trop manqué les grands rendez-vous fixés aux citoyens. Les extrêmes se régalent. On ne peut que constater les dégâts.

Retrouvez Sacha Daout dans QR le débat chaque mercredi à 21h50 sur La Une

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