
Partir en vacances à vélo, une idée téméraire? Pas tant que ça

Depuis quatre ans, chaque été, Cindy Vanwarbeck enfourche un deux roues et prend la route avec sa famille. “La première fois, on est partis de la maison, sans programme, avec notre bébé de 18 mois. On est allés jusqu’en Forêt-Noire.” Mordue, accro, pas question de revenir à un autre type de vacances, elle rempilera cette année. “Dès la porte fermée, le voyage commence, explique- t-elle, le chemin, le trajet, c’est déjà les vacances.” Les distances abolies par l’avion ou la voiture retrouvent une réalité, tissent une toile de fond et offrent une expérience totalement autre car le voyage à vélo engage à prendre le temps “de voir réellement les choses.” Même avec un enfant? “Avant de nous lancer, on avait testé une semaine en Alsace, raconte Cindy. Notre fils n’aimait pas être attaché, et éprouvait des difficultés à s’endormir. Et pourtant, il a adoré. On a ensuite investi dans une charrette de deux places; c’est devenu sa cabane, son petit repaire, avec ses jeux, ses livres.” Un univers intangible dans le mouvement d’un voyage qui lui offrira un contact unique avec la nature. “On n’a pas de jardin, confie la Liégoise, là, il est tout le temps dehors, il chipote partout.” Autre habitante de la Cité ardente, Céline Van Impe a tenté l’expérience à bicyclette au Danemark, le paradis rêvé des cyclistes, avec ses autoroutes à vélo balisées Configuration: deux adultes et deux enfants de 4 et 5 ans, soit deux remorques accrochées à deux vélos électriques. “Notre but initial était de faire le tour de l’île de la Fionie, explique-t-elle. 20 à 25 km par jour et, au moins deux nuits dans chaque camping - ce qui prend du temps, même en voyageant léger.” Résulat? “C’était super! On repart cette année.” Comme les parents, les enfants adorent ce type de vacances dynamiques pendant lesquelles ils voient énormément de choses. “Le vélo nous rend plus accessibles, constate Cindy Vanwarbeck, qui souligne une grande solidarité de la part des personnes croisées. Cette solidarité se retrouve dans le concept des Warm Showers, une plateforme libre et mondiale d’échange d’hospitalité entre cyclo-randonneurs (fr.warmshowers.org). Son but: “partager de bonnes histoires et quelques verres après une bonne douche chaude”. Cindy Vanwarbeck : “Tu peux te laver, dormir, ou partager un repas, éventuellement faire une lessive…”
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L’électrique, encore meilleur
Qu’est-ce qui pousse à grimper sur une bicyclette pendant ses congés? L’envie initiale réside dans le plaisir de vivre une autre forme de voyage. Le site France Vélo Tourisme relie quant à lui l’essor des vacances à vélo à un contexte économique difficile. “Des collègues me demande si je n’ai pas envie de juste me poser sur une plage”, confie Cindy Vanwarbeck qui travaille dans la réinsertion de personnes souffrant de troubles psychiatriques, un métier parfois lourd. “J’ai besoin de bouger, de me dépenser physiquement, de lâcher prise; ces vacances me conviennent parfaitement”, dit-elle. Faut-il être sportif? Entraîné? Chacun fera en fonction de ses capacités et de ses envies. La jeune femme raconte avoir croisé un couple lors d’un retour – lui sur un vélo de cyclotourisme, elle sur un électrique. L’enthousiasme ferait presque oublier le principal: la météo! Temps pourri? Il est facile de changer ses plans, arguent les deux fans, de modifier son parcours, de remplacer la route par une visite. Céline Van Impe: “Le Voyage à vélo est à la carte: on ne prend que le meilleur.” Les agences de voyage sentent le vent tourner; les formules innovent, avec des propositions de parcours en groupe à vélo électrique - les bagages suivant par camionnette, abordables pour les moins jeunes. Récemment, une étude britannique a montré d’étonnants résultats sur le bien-être et les fonctions cognitives des séniors. Si la pratique du
vélo s’avère bénéfique, celle de l’électrique semble l’être encore plus… En attendant, les routes balisées se développent, les campings s’équipent et les régions investissent dans ce rayon vert. Des points négatifs? Les premiers jours peuvent être difficiles. Et puis, “parfois, tu n’en peux plus, reconnaît Cindy Vanwarbeck. En Slovénie, on grimpait vers un col. Tu as envie de tuer tout le monde, mais une fois en haut, c’est tellement chouette.” Toujours sceptique?
Quelques liens utiles
Provélo
Le site de l’ASBL belge vous dit comme préparer un long voyage, itinéraires, cadences, équipements, astuces. www.provelo.org
Le ravel
Itinéraires belges et européens. Pour ces derniers, consulter également www.eurovelo.com, pour découvrir ses fameuses euroroutes. ravel.wallonie.be
France Vélo Tourisme
Exemples d’itinéraires: La Rochelle-Avignon en 10 jours, la route des fromages, la Loire à vélo… Parcours classés par difficulté, durée, thématiques… www.francevelotourisme.com