Quel est le secret des "zones bleues", ces régions du monde où l'on vit plus longtemps ?

Il existe dans le monde des lieux où leurs habitants sont plus nombreux qu’ailleurs à vivre très vieux et en bonne santé. Ils sont connus sous le concept des "zones bleues". C'est le Belge Michel Poulain, démographe et professeur émérite de l’UCLouvain, qui a découvert la première dans une région montagneuse de Sardaigne en 2000. "Le village de Villagrande a compté près de 60 centenaires pour 3.000 habitants au cours des 30 dernières années", développe-t-il à L'actualité. Depuis, trois autres régions ont été reconnues comme telles : l’île grecque d’Ikaria, l’île japonaise d’Okinawa et la péninsule de Nicoya, au Costa Rica. En mars dernier, l'expert belge en a rajouté une cinquième: la Martinique, où les locaux ont deux fois plus de chance de vivre centenaire qu'en Belgique. Une sixième zone, Loma Linda, une municipalité en Californie, est sujette à débat.

Un documentaire sur Netflix, intitulé 100 ans de plénitude, est sorti sur le sujet ce mercredi 30 septembre. Réalisé par Dan Buettner, écrivain et explorateur pour le magazine National Geographic, promet de révéler les secrets de ces régions. Il est ainsi parti à la rencontre de ces seniors à la longévité record pour savoir s'il existait un point commun entre ces gens vivant pourtant dans des lieux si différents, certains habitant dans les montagnes, d'autres des îles, des endroits reculés ou, au contraire, urbains.

Verdict ?

Les gènes ont leur rôle à jouer. Ils seraient responsables de 10 % à 20 % de la longévité d’un individu, selon l'expert belge Michel Poulain, même si aucune étude n’a permis d’identifier de tels gènes à ce jour. Le reste? Le mode de vie. À commencer par la nourriture qui doit être saine et locale.

Les habitants des zones bleues vivent tous dans un milieu encore traditionnel, où toutes les tâches de la journée sont l’occasion de bouger et d’être actif. Ils passent également beaucoup de temps en famille. Les seniors sont ainsi entourés et respectés. À cela s’ajoute l’environnement, la culture, les filets sociaux, le passé historique, la qualité de l’air et de l’eau, selon Michel Poulain. "Il y a des leçons importantes qui nous viennent des zones bleues, observe le démographe auprès de la RTBF. Une des leçons fondamentales, c’est l’absence de stress."