Vélotourisme: nos conseils pour bien voyager sur deux-roues

“Ma première expérience de cyclotouriste fut bien modeste, reconnaît Charlotte Massagé, en charge du vélotourisme chez Pro Velo. J’ai relié toute seule Anvers à Bruxelles.” “Moi, c’était sur les rives de la Loire, embraie sa collègue Laura Vierset. Le coin est idéal pour une première approche. Les parcours sont parfaitement balisés, les dénivelés faibles et les infra­structures pour vélotouristes bien développées.” ­Premières expériences concluantes pour les deux jeunes femmes, qui ont progressivement changé de braquet. Jusqu’à s’offrir un trip d’un mois en Asie pour la première, un tour d’Europe de huit mois pour la seconde.

Le virus du voyage à vélo les a donc touchées. Un virus qui, ces dernières années, fait de plus en plus de “victimes”. En atteste la prolifération des sites Internet et des blogs, des festivals et des salons dédiés au vélotourisme. Mais aussi l’offre toujours plus variée de tour-opérateurs qui se spécialisent dans ce créneau. Comme expliquer cet engouement? “Le sentiment de liberté, le souhait de passer des vacances actives, le coût généralement modeste de ces périples, les rencontres qu’ils permettent, la ­recherche d’un tourisme plus responsable, énumère Charlotte Massagé. Sans oublier que le Covid a mis ou remis en selle pas mal de monde et que le vélo électrique permet à un plus large public d’envisager ce type de voyage.”

On expérimente en Belgique

Par où commencer? La gamme des formules est quasi illimitée. Voyage en solo, à deux ou en famille, en autonomie ou avec transport des ­bagages, en bivouac ou en chambre d’hôtel, en Belgique ou à l’étranger, pour un week-end ou plusieurs semaines… Pour une première expérience, nos deux interlocutrices conseillent d’organiser un itinéraire de deux ou trois jours en ­Belgique. Il vous permettra de préciser vos envies et besoins, d’éprouver votre équipement, de mieux connaître vos forces… et vos limites. Et puis, vous ne serez jamais loin de la maison en cas de pépin.

“En plus, notre petit royaume offre un très un beau terrain d’entraînement, note Charlotte Massagé. Si l’on additionne les réseaux points-nœuds, les itiné­raires régionaux (RAVeL en Wallonie) et internationaux (réseau EuroVelo), on arrive à un total de près de 30.000 kilomètres balisés sur notre territoire! Et, preuve de la qualité de nos aménagements, la portion belge du tracé EuroVelo 5, qui passe notamment par la vallée de la Meuse et le centre de Bruxelles, a été récemment récompensée dans un salon du vélotourisme aux Pays-Bas. Ajoutez à cela que les labels Bienvenue Vélo en Wallonie, Bike Friendly à ­Bruxelles et la plateforme Fietsvakantie en Flandre garantissent des services de qualité aux vélotouristes.”

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On s’équipe en conséquence

Faut-il programmer un entraînement physique en vue de cette première escapade? Pas nécessairement. En moyenne, un vélotouriste parcourt 50 à 60 kilomètres par jour. Mais à chacun son rythme, c’est du slow tourisme tout de même! Et les ­compétences techniques? Là, mieux vaut avoir quelques notions de base. Pour pouvoir changer une chambre à air, régler des freins défectueux… Ces notions, vous pouvez les acquérir soit sur le tas, soit en participant à de courtes formations que donnent diverses associations, les Ateliers de la rue Voot à Bruxelles par exemple.

Viennent ensuite le choix du vélo et l’équipement. Votre deux-roues doit bien évidemment être parfaitement en ordre de marche, doit être doté d’un bon changement de vitesses et s’avérer confortable, tout spécialement au niveau de la selle. Rayon bagages, mieux vaut opter pour des fontes sur les roues avant et arrière. Bannissez en tout cas les gros sacs à dos et gardez à l’esprit que plus vous emportez des équipements de confort, plus vous y gagnez en facilité de roulage. Côté équipement, n’oubliez pas le porte-gourde, le porte-carte, le dispositif pour fixer le GPS ou le smartphone sur le guidon, les chambres à air de rechange, un bon cadenas, des tendeurs et un kit de réparation. Pour se repérer sur les routes, si l’itinéraire n’est pas balisé, comme fait-on? Il y a bien sûr les bonnes vieilles cartes. Mais aujourd’hui, le plus simple, c’est d’utiliser son smartphone ou un GPS.

Sachez aussi que si vous préférez des solutions clé en main, certaines agences concoctent des itiné­raires personnalisés sur le territoire belge. Citons par exemple Bike-Packer, E-Bike Trip ou encore Cyclopades.

On prévient les petits tracas

Que faire par exemple si le temps est à la pluie? “Un vélotouriste averti se doit d’emporter un bon équipement anti-pluie comprenant cape ou veste, pantalon et couvre-chaussures, indique Laura Vierset. N’oubliez pas ces derniers, ils vous éviteront de porter des chaus­sures mouillées pendant plusieurs jours. Et si la météo est vraiment pourrie, vous pouvez toujours décider de ne pas rouler ce jour-là, ou prendre par exemple le train pour avancer dans votre périple. Le voyage à vélo, en autonomie en tout cas, offre une flexibilité totale.” Et le risque de vol, du vélo ou des bagages? Nombre de sites, d’attractions et d’établissements labellisés offrent des espaces sécurisés. “C’est vrai qu’il faut être plus attentif en ville, en n’oubliant pas de sécuriser ses fontes notamment. Mais il ne faut pas non plus trop se prendre la tête à ce sujet”, soulignent nos interlocu­trices… à qui on n’a jamais rien volé.

Comme elles, lorsque vous aurez terminé votre apprentissage en Belgique, de vastes horizons s’offriront à vous. Où là encore, soit vous organiserez votre périple de A à Z, soit vous passerez par une agence spécialisée. À titre d’exemple, Terres d’aventure propose aujourd’hui près de 140 voyages à vélo qui vont de la balade aux Pays-Bas au périple dans les steppes de Mongolie en passant par la découverte des ­Dolomites en VTT électrique.