Aéroports: quand disparaîtra la limite des 100 ml de liquides dans les bagages?

L'arrivée de nouveaux scanners permet à certains aéroports d'alléger leurs règles pour les contrôles des bagages. Un changement qui s'opère progressivement.

Contrôle à l'aéroport
Un contrôle de contenants liquides, à l’aéroport de Toulouse-Blagnac ©BelgaImage

Si vous passez par l'aéroport de Rome-Fiumicino cet été, vous pourriez avoir une bonne surprise en passant les contrôles. Depuis cette année, son Terminal 1 ne confisque plus systématiquement les liquides supérieurs à 100 ml. Vous n'aurez donc plus à craindre de devoir jeter votre petite bouteille d'eau à votre arrivée... avant de devoir en acheter une autre dans les magasins quelques minutes plus tard! Vous ne devez même plus sortir vos appareils électriques de vos valises pour les mettre dans un bac à part. La raison de ce changement: l'installation d'une nouvelle génération de scanners qui simplifient grandement la tâche des agents de sécurité pour détecter les contenus suspects. Pour l'instant, cet exemple italien constitue plutôt une exception à la règle mais cela est appelé à changer, y compris en Belgique.

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Des scanners jugés assez performants pour écarter la menace terroriste

À l'origine, cette limite des 100 ml vient d'une décision de l'Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) destinée à améliorer la lutte antiterroriste. Une initiative qui remonte à 2006, alors que les autorités britanniques venaient de déjouer un attentat de grande ampleur visant à faire exploser une dizaine d'avions avec des explosifs cachés dans des biberons. Avec cette limite, il est devenu dangereux pour les terroristes d'utiliser cette technique. La matière explosive est beaucoup trop instable dans de si petits contenants et la moindre secousse pourrait déclencher le dispositif.

La donne change aujourd'hui avec ces nouveaux scanners qui permettent d'avoir une image en 3D des bagages contrôlés, et non plus seulement en 2D. Grâce à leur haute résolution, le contenu d'une valise peut être scruté sous tous les angles avec une efficacité bien supérieure à celle des anciens appareils. Au vu de ces améliorations, certains aéroports équipés de ce type de matériel ont décidé de supprimer la règle de 2006. De quoi non seulement réduire le temps nécessaire pour passer au contrôle mais aussi éviter des coûts économiques et écologiques pour les clients.

Toute une série d'aéroports franchissent le pas, mais pas tous dans l'immédiat

En Belgique, nos collègues de L'Avenir ont demandé à l'aéroport de Charleroi s'il était prévu de suivre ce mouvement. La réponse est positive mais il va falloir encore attendre un peu, ces machines étant coûteuses, imposantes et nécessitant la construction d'espaces adaptés. Selon le responsable de la sûreté, Frédéric Gaillard, il faudra encore patienter "trois à quatre ans". Quant aux responsables de Brussels Airport, ils affirment que cela n'est pas à l'ordre du jour et que cela ne constitue "pas encore une priorité pour nous", surtout vu l'évolution rapide de cette technologie qui pourrait continuer à changer par la suite.

D'autres pays ont beaucoup plus d'avance en la matière. À Amsterdam, ces scanners ont été placés à l'aéroport de Schiphol dès 2021. Ils sont également présents à Londres et dans plus d'une dizaine d'aéroports américains (dont John F. Kennedy à New York, Hartsfield-Jackson à Atlanta et O'Hare à Chicago). À Rome-Fiumicino, après le terminal 1, c'est le terminal 3 qui sera doté de la même technologie et ce dès cette année 2023. En 2024, Madrid-Barajas et Barcelone-El Prat suivront, assure El País. Au Royaume-Uni, le Guardian a fait savoir que le gouvernement a décidé d'imposer ces nouveaux scanners dans tous ses aéroports d'ici juin 2024. Enfin, en Allemagne, des tests sont réalisés dans certains aéroports et celui de Munich pourrait lever les restrictions de bagages d'ici 2024 ou 2025, confirme BR24.

D'autres sont plus hésitants. Le Groupe Aéroports de Paris a par exemple expliqué au Figaro qu'il testait depuis octobre dernier ces nouveaux équipements, ce qui devrait prendre près d'un an avant de décider si cela permet bien de supprimer la limite des 100 ml. À Vienne, "aucune décision n'a encore été prise" a affirmé au début de l'année le porte-parole de l'aéroport à "Heute". Au Canada, les tests ont été réalisés mais un appel d'offres doit encore être mis en œuvre, ce qui sera fait "prochainement", assure l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA) au quotidien La Presse.

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